Deux ambassadrices en service civique contre les logements vacants à Saint-Lô Agglo

Publié le mercredi 7 juin 2023 | Mobiliser les propriétaires

La CA Saint-Lô Agglo, une agglomération dotée de moyens de lutte contre la vacance

Composée de 61 communes, la CA Saint-Lô Agglo compte 79 000 habitants et un vacance « structurelle » limitée à 2,5 %, représentant environ 1 000 logements du parc privé vacants depuis plus de 2 ans. L'agglomération s'est dotée de moyens pour lutter contre la vacance :

  • un PLH (2021-2027) comportant un plan d’actions contre la vacance.
  • une OPAH (2020-2025) sur tout le territoire
  • un SARE (Service d'accompagnement pour la rénovation énergétique) depuis 2021
  • 2 agents sur l’habitat, dont une référente parc privé et renouvellement urbain

Un enjeu local fort : près de 1 000 logements vacants à Saint-Lô Agglo

Sur le territoire de Saint-Lô Agglo, la vacance résidentielle représente 955 logements vacants depuis plus de deux ans, soit 2,6 % du parc immobilier. Ce phénomène est concentré sur des maisons anciennes (80 % des logements vacants sont des maisons et 55 % sont des logements ayant été construits avant 1900) et des biens situés pour près d’un sur deux dans des zones U du PLUi.

Le profil des propriétaires correspond à des propriétaires âgés, habitant plus ou moins à proximité de leur bien vacant (âge moyen de 67 ans, 85 % résidant en Normandie. Dans ce contexte, tisser un lien de confiance humain entre la collectivité et les propriétaires devient un levier crucial pour agir.

Visualisation des statistiques présentées dans le texte
Photos illustrant le paysage de l'agglomération de Saint-Lô

Une mission innovante : deux volontaires au cœur de l’action

Pour répondre à ce défi, Saint-Lô Agglo a accueilli deux volontaires en service civique, de janvier à juillet 2023, en partenariat avec Unis-Cité. Leur mission : devenir les ambassadrices de la lutte contre les logements vacants auprès des propriétaires. Un rôle inédit et concret, tourné vers le terrain et les citoyens impliquant plusieurs missions :

  • Gestion des échanges avec les propriétaires : mails, appels téléphoniques, formulaires papier.
  • Préparation des campagnes de contact : envois de courriers, relances téléphoniques ciblées.
  • Fiabilisation des données : repérages terrain, croisement des données avec les partenaires OPAH & SARE, échanges avec les communes.
  • Utilisation du logiciel Zéro Logement Vacant (ZLV) : fiabilisation des données , suivi de la situation des logements ou des propriétaires sur ZLV, signalement de bugs, suggestions d’amélioration.

Des résultats concrets et durables

L'implication des volontaires a permis de contacter 1 400 propriétaires, d’effectuer 600 appels téléphoniques, d’orienter des dizaines de personnes vers les bons partenaires, et d’obtenir un taux de retour record de 80 % sur les campagnes.

Au-delà des chiffres, cette mission a offert de véritables bénéfices opérationnels :

  • Une base de données qualifiée et mise à jour.
  • Une bonne image du service public, renforcée par le contact humain.
  • Plusieurs projets de rénovation désormais accompagnés par les dispositifs.
  • Un nouveau levier de médiation avec les propriétaires.
  • La refonte des supports de communication de l’Agglomération
  • La création de nouvelles ressources pérennes : flyers, courriers types, fiches acteurs, tableaux de suivi, etc.

Des enseignements précieux pour pérenniser l’expérience

Le bilan de cette mission met en lumière plusieurs conditions clés de réussite :

  1. Un partenariat structurant avec Unis-Cité : un appui organisationnel et humain qui permet un cadre clair et bienveillant pour les volontaires comme pour les collectivités.
  2. Une vraie formation initiale : un temps indispensable pour déconstruire les idées reçues sur la vacance, présenter le contexte de service public, expliquer le fonctionnement des collectivités et leurs partenaires, clarifier les droits et devoirs dans le cadre de la mission, transmettre les bases de l'outil Zéro Logement Vacant.
  3. Une posture bien définie : des liens de confiance doivent être établis entre propriétaires et collectivité et les volontaires doivent avoir en tête qu'ils représentent le service public, impliquant d'anticiper les difficultés (charge émotionnelle, besoin de « sas » de décompression…).
  4. Souplesse et accompagnement au fil de l’eau : les volontaires n'étant ni salariés, ni stagiaires, ni bénévoles, il faut trouver un équilibre dans l’accompagnement, ajuster les consignes à leurs capacités et savoir adapter la mission selon l’évolution des besoins.
  5. Des visites de terrain ciblées et prudentes : si les visites sont peu utiles pour établir le contact, elles peuvent l’être pour constater l’état réel de certains biens, mais il faut garder à l'esprit que ces démarches sont très chronophages et peuvent soulever un point de vigilance sur la sécurité des volontaires

Un modèle à suivre pour d’autres territoires ?

Avec un coût accessible, une utilité directe pour les services, et une valeur ajoutée humaine forte, l’expérience de Saint-Lô Agglo démontre que le service civique peut être un véritable outil de politique publique locale, notamment lorsqu’il permet de renouer un dialogue parfois rompu entre les institutions et les citoyens dans le cadre de la politique publique de lutte contre la vacance.

Contact à la CA Saint-Lô Agglo :

Lise PELERIN - Responsable du Service Habitat
habitat@saint-lo-agglo.fr

Normandie

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